Darline Desca

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[Concert Interview]

Quelques mots sur l'artiste ou le groupe

Darline Desca

Darline Desca, finaliste du Prix Découverte RFI 2015, Visa pour la Création de l'Institut Français 2016 est native de Port-au-Prince.

Auteure, compositrice et interprète, sa musique est une fusion entre traditionnel, reggae, pop et jazz.

En 2013, elle sort « A PLEIN TEMPS, son premier album. En 2017, c'est au tour de son deuxième album « RENDEZ-VOUS ».

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Transcription de l'interview de Darline Desca

Bonjour,
Je suis Darline Desca, je suis chanteuse Haïtienne.

En fait, je chante depuis toute petite. La musique a toujours été ma passion. Ça a toujours été mon rêve, d'être artiste, d'être chanteuse. J'ai eu la chance de prendre des cours de chant et de travailler avec beaucoup de grands artistes haïtiens et qui m'ont donné, qui m'ont propulsé sur la grande scène de la musique Haïtienne et j'ai sorti mon premier album intitulé « A plein temps » en 2013.
Ma musique parle de tout, d'amour, de ce que je vie au jour le jour, des misères de mon pays tout comme nos richesses, nos plages, notre histoire et tout ça

Ma musique est une fusion entre les rythmes traditionnels haïtiens, un peu jazzy, un peu soul.

Mon nouvel album « Rendez-vous », j'ai réalisé un titre avec un guitariste de Jazz Tunisien, une expérience toute nouvelle pour moi et un titre aussi avec un autre artiste, qui était avec moi à la résidence « Nabaloum » qui est une, qui est du Burkina Faso. Ensuite des français que j'ai rencontré sur mon parcours et qui aussi ont mis d'une façon ou d'une autre leur empreinte sur mon album.

C'est difficile pour tout le monde, d'ailleurs un exemple que je peux prendre : Haïti c'est l'un des rares pays de la caraïbes ou les artistes ne reçoivent pas les droits d'auteurs. Ils ne gagnent pas quand leur musique est diffusée. Donc ça, c'est un symbole qui frappe tout le monde. Mais c'est difficile encore plus pour les femmes. Parce que les femmes doivent répondre à tellement d'obligations et à tellement d'exigences. Non seulement par rapport au milieu, mais aussi par rapport au public. On a tendance à attendre beaucoup plus des femmes que des hommes. Et on voit aussi que l'industrie musicale Haïtienne est à 80% dominée par des hommes. C'est maintenant qu'on essaie de se battre, qu'on essaie de se faire une place.

C'est vrai qu'on a eu des pionnières comme Martha Jean-Claude, comme Toto Bissainthe, une femme, une grande dame, comme Lumane Casimir, quand on voit son histoire, comment elle est partie, comment elle est morte, toute seule abandonnée. Il y a encore beaucoup d'effort à faire. Moi, je suis une battante, je suis un modèle pour les autres jeunes filles Haïtiennes qui veulent devenir chanteuses. Et tout comme d'autres de ma génération, on est là on se bat, on se supporte l'une ou l'autre mais c'est pas encore ça.

Parfois, tout ce qu'on a vécu par rapport à notre histoire, par rapport à toute cette richesse musicale, par rapport à cette richesse culturelle a été vraiment C'est un pays qui produit beaucoup beaucoup beaucoup d'artistes et je pense que je suis vraiment chanceuse de faire partie d'eux, de venir d'un pays comme ça.