Eddy Kelly

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[Concert Interview]

Quelques mots sur l'artiste ou le groupe

Eddy Kelly

Eddy Kelly arrive tout droit de Tahiti. Il roule les "r" comme l'écume de l'océan et chante son pays autant que la métropole : c'est un mélange savant de tradition locale ancrée dans le rythme, les chants et le partage et de chanson française attachée au texte.

Son chant est touchant, avec une belle tessiture. Ses propos sont proches et pleins de sens. Cet air du large nous ouvre grand les oreilles et ça fait un bien fou.

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Transcription de l'interview de Eddy Kelly

Je m'appelle Eddy Kelly, je viens de Tahiti et mon nom d'artiste c'est Eddy Kelly de Tahiti. Après mon nom de famille, ça doit venir des marins qui étaient arrivés à l'époque de de mes arrières grands-parents et je ne sais pas si c'était d'adoption ou si j'ai des origines irlandaises ?

À Tahiti c'est très mélangé c'est pour ça que ça s'appelle la Polynésie parce que ça rassemble un peu plusieurs peuples et les peuples d'origine sont surtout des peuples qui viennent d'Asie. Mais après, il y a eu beaucoup de mélange et donc tu peux voir des tahitiens marrons comme moi, tu peux voir des Tahitiens un peu plus foncés et tu peux voir des Tahitiens blancs aux yeux verts. Voilà, c'est très varié.

On a bien intégré le fait de vivre sur une île, le fait d'être isolé du reste du monde et isolé aussi des autres îles par l'océan, parce que il suffit pas de prendre une pirogue pour aller de Tahiti jusqu'aux Marquises par exemple. C'est un vol de 3 heures peut-être, mais en tout cas, c'est assez cher pour se déplacer en Polynésie et c'est un peu ça qui m'a donné envie de partir pour voir autre chose, pour m'ouvrir ; parce que l'ïle c'est bien, on a l'océan, on a la mer, on a le soleil, on a aussi la pluie... mais au bout d'un moment, on tourne un peu en rond, on se voit qu'entre nous et on a besoin de voir autre chose et de partir pour s'enrichir, psychologiquement et artistiquement aussi.

A Tahiti, y a une sorte de fête qu'on appelle la bringue et la bringue en fait : on se réunit tous ensemble, en famille, entre amis et on se met dans un grand cercle. on a... chacun a un instrument, soit une guitare, un ukulélé ou même des instruments de fortune quoi, vite fait on prend une bouteille de bière, on met deux petites cuillères dedans et puis ça fait un instrument. Et on chante tous : des chansons tahitiennes, des chansons françaises.

Dans mes compositions, je fais un peu comme tout le monde, je pense, je parle de moi, de mon expérience, je parle de mes projets, de ce que j'aime, de ce qui me gêne. Ce qui me touche beaucoup dans la chanson polynésienne c'est surtout le côté mélancolique parce que, à Tahiti, on chante beaucoup la joie de vivre, la joie d'être mais il y a aussi toujours un regard vers le passé, vers ce qui n'est plus et donc on a toujours une sorte de mélancolie... Mais c'est une mélancolie qui fait qui fait du bien.

Mortel Hero : dans cette chanson, ce que je raconte, c'est que on est tous mortel, on a qu'une vie et il faut qu'on arrive à manifester le héros qu'on est dans notre propre vie. Et pour ça, le seul moyen, c'est de s'accepter - après moi je parle surtout pour moi : c'est d'accepter toutes nos facettes, que ce soit des facettes un peu négatives, les défauts quoi, et ça, ça se fait grâce à la vie, grâce à des réflexions, grâce aussi à des rencontres. Donc je parle un peu de tout ça dans dans cette chanson.