Pierrot Le Fou

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[Concert Interview]

Quelques mots sur l'artiste ou le groupe

Pierrot Le Fou

Créé en 2005 de l’envie d’une bande d’amis, musiciens aguerris, de tenter de mettre en musique des textes originaux, le groupe de musique Pierrot le Fou s’est fabriqué un univers singulier en chantant les Femmes ainsi que les errances et états d’âme de ses membres. Au fil du temps Pierrot trouve petit à petit son identité. Avide de scènes et de rencontres Pierrot s’ouvre aussi, le temps de projets spécifiques, à la collaboration avec des arts tels que le théâtre ou la danse.

Transcription de l'interview de Pierrot Le Fou

On s'appelle Pierrot le Fou. On est 4. Et puis, on se connait depuis assez longtemps. C'est une belle amitié qui est née au bord du Lac Léman, face aux montagnes et en Suisse. Aucun rapport avec le film de Godard. "Pierrot le Fou", ça vient d'une chanson de Renaud, la chanson pour Pierrot, cette espèce d'ami, de frère imaginaire que l'on rêve tous d'avoir. Puis de l'autre côté, il y avait ce grain de folie. On a trouvé ça chez Audiard. Audiard, il a sorti une phrase. C'était : "Heureux soient les fêlés, ils laisseront passés la lumière". C'est la contraction de ces deux mondes. Le Pierrot amoureux et en même temps le Pierrot qui est l'âge venant, est un peu moins mélancolique, doucereux, que le Pierrot de Colombine. Et donc voilà ... un peu de folie dans l'état amoureux de Pierrot.

Pierrot le Fou, c'est un démarrage artistique qui naît après une série de voyages. Moi, j'ai travaillé pendant 15 ans dans l'humanitaire et la coopération internationale. Et je me suis nourri de grandes plaines, de grands déserts, de grandes étendues d'eau. Et je me suis nourri de mélopée traditionnelle. Et quand j'ai rencontré des amis qui étaient d'accord de faire de la musique avec moi. Et bien, cela a donné le genre de Pierrot de la chanson de marin avec des petites ritournelles, des petits motifs mélodiques simples sur lesquels on pause des émotions et des petites choses de tous les jours.

Notre univers parle de femmes et de grands voyages, et reparle de femmes avant de reparler de grands voyages. On a eu la chance sur ces 7 années d'existence de Pierrot le Fou d'en passer une grande partie à l'étranger. On est parti monter des spectacles dans des pays du Sud. On joue et on prend du temps pour faire notre musique entre d'autres projets qui sont tout aussi importants pour nous. Et notre façon de fonctionner, c'est vraiment, de revisiter la formule des ménestrels d'antan. C'est à dire, qu'on se déplace, dans les jardins, dans les cours, dans les cafés, un peu comme cela se faisait. En essayant de désacraliser un peu la musique show business pour la rapprocher au plus proche des gens en disant que tout le monde sait faire trois accords de guitare. Que nous, notre force, c'est d'essayer de venir jouer trois accords de guitare chez les gens et de le faire bien.

On est des artisans et notre travail en tant que petits chansonniers c'est de faire des choses simples en évitant l'écueil de tomber dans le niais. C'est quelque chose. C'est une patine. C'est des gestes répétés. C'est du travail. Etre artiste ? Aujourd'hui, c'est réinventer une modestie mais qui ne serait pas une fausse modestie.