Debademba

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[Concert Interview] - [Extrait de concert]

Quelques mots sur l'artiste ou le groupe

Debademba

Abdoulaye Traoré est un as de la guitare.

Les histoires de presque un chacun commence souvent dans un village ou un quartier entouré de sa famille et ses proches. Le mimétisme entre en jeu et emmène les appelés vers des contrées qu'ils croient alors magiques. Leur seront dévoilés ensuite toutes les réalités, les attentes, le travail et le quotidien d'un long périple musical.

L'histoire de Debademba s'écrit sur la rosace d'une guitare où sont marqués les mots suivants : "Français d'origine incontrôlable". Cela aurait pu être "Guitariste d'influences incontrôlables".

Bonne écoute et merci à Le Rêve Africain pour le lien !

Transcription de l'interview de Debademba

Je m'appelle Abdoulaye Traore et les gens,ils me connaissent sous le nom de Debademba.

En fait, je viens d'une famille de griots. Chez nous, au village tout le monde joue la guitare... C'était comme de l'or. Tu peux pas les toucher. Les grands frères, ils vont pas te laisser toucher la guitare et le moment où je sais qu'il n'y a personne, que les grands frères sont partis, ne sont pas là, je prends la guitare, je me cache à prendre et c'est petit à petit..

Ma grande sur était une grande guitariste, paix à son âme. Je passais beaucoup de temps avec elle au Mali. En 86 je suis venu à Bobo Dioulasso, il y avait un grand guitariste qui s'appelait SOARE, j'ai beaucoup appris avec lui.
Un autre aussi qui s'appelle Drissa KOROKO qui était guitariste soliste des sietta baro. Après je suis partis à Abidjan.

Moi, j'écoutais beaucoup la radio : la Guinée. Quand tu écoutes la radio guinéenne, ah, mais c'était incroyable. Ça peut commencer à minuit, toute la nuit, la musique la musique... donc ça m'a beaucoup aidé.

La musique a beaucoup changé, ça me fait peur quand je vois tous les jeunes qui écoutent que le coupé décalé. Je me suis dit, les traditions sont en train de mourir. Musicalement on a un continent qui est riche, au Burkina il y acplusieurs balafons, il y a plusieurs n'gonis,on a plein de pentatoniques différentes en Afrique,au Burkina et on pouvait aller plus loin en fait.

Les gens ils pensent que je fais du Flamenco mais ce n'est pas du flamenco. Le flamenco vous savez moi j'ai été beaucoup dans les villes de Flamenco à Grenade en Espagne et pour jouer la guitare flamenco, il faut commencer à l'âge de 10 ans ou c'est pas évident les doigts même quand il fait du flamenco à la guitare les doigts, la rapidité comment tu joues ça n'a rien à voir tu peux pas jouer du flamenco comme ça.

Au niveau des harmonies je suis pas trop dans le jazz, je suis beaucoup dans le blues, bon c'est de la même famille. Quand on dit Wasslou, c'est du même blues. C'est les touareg, avec la façon qu'ils jouent de la guitare, un peu plus libre : laisser la guitare sonner.
C'est le placements des accords seulement, sinon c'est le blues en fait. Nous-même, on n'a pas besoin de jouer le jazz en fait, on n'a pas besoin, on en a déjà, avec toutes ces pentatoniques qu'on a, si on arrive à les mettre en valeur,c'est ceux qui jouent le jazz qui vont venir apprendre chez nous. Nous on a pas besoin d'apprendre quelque chose, quoi...