Le disquaire du 21è siècle sera virtuel ou ne sera pas !
Le disquaire est une espèce en voie de disparition. Au même titre que les baleines ou les pandas, ses heures sont comptées et il sera bientôt empaillé et rangé sur les étagères du musée des beaux métiers du XXè siècle. A moins qu'il ne se transforme radicalement...
... en disquaire virtuel
QUELQUES FAITS ET CHIFFRES
Titre 4
De 2 000 à la fin des années 70, le nombre de disquaires généralistes indépendants en 2008 serait tombé à moins de 100 sur le territoire français.
Mars 2008 : Après 31 ans d'existence, le disquaire indépendant Rennes Musique, dont la réputation dépasse largement la Bretagne, ferme ses portes début avril sous l'oeil attristé des passionnés qui y voient la fin d'une époque: celle du disque.
LE DISQUAIRE EST UNE ESPECE EN VOIE DE DISPARITION
Le disquaire doit son déclin à celui du vinyle car le commerce est surtout une affaire d'objet et le CD n'est pas franchement très excitant, tandis que le MP3 a oté définitivement toute idée de matériel. Comme les logements, les morceaux de musique se vendent aujourd'hui sur le net à la découpe... Les 33 et 45 tours devenant surtout des objets de collection, les disquaires sont, à défaut, devenus plutôt des brocanteurs.
" Quand je songe avec nostalgie à mes 15 ans et à mon petit disquaire".. le lieu avait quelque chose de magique. Qu'aillais-je y chercher ? Le partage d'une passion, des échanges de styles et de bons procédés, des conseils de nouveautés, des commandes d'albums... C'était surtout un endroit d'écoute, de rencontre et de parole, un petit lieu sympa.
Mais cela a-t-il vraiment changé aujourd'hui ?
N'avons-nous pas plus que jamais besoin de conseil ? De calme ou de détente ?
Sommes-nous si pressés pour ne plus avoir de temps à consacrer au plaisir et à la découverte ?
L'époque est-elle définitivement acquise au flux de téléchargements, au grisement de l'infiniment grand du disque dur.
Le disque était superbe, il a fini par se rayer, maintenant il est dur !
La profusion ne noie-t-elle pas toute notion de désir même ?
Le goût n'existe plus guère, c'est la popularité qui le remplace.
LE DISQUAIRE VIRTUEL
Dans ma boule de cristal, oui... je vois... une vision d'un nouveau genre de disquaire, virtuel. Prenez 2nd life, par exemple, on y trouve désormais des musiciens, des salles et des concerts. Alors, avec un peu d'imagination, on se plaît à rêver :
Une petite enseigne au nom prometteur de "Chez Beaubeau, disquaire". Je pousse la porte, un drôle de personnage m'accueille avec enthousiasme (normal, je viens presque chaque semaine). Il me demande des nouvelles de mon dernier (t)chat.... Puis me fait écouter 2 ou 3 trucs (dans le nouveau format X27 plus spatial encore). Et je lui tchatte 2 ou 3 autres. Comme, à notre première rencontre, j'ai pris soin de bien préciser mes goûts (qui sont multiples !), il me conseille vraiment le dernier Pierre Mc Callback. Bref, je m'installe sur mon fauteuil (un vrai), et j'écoute au casque ses titres. Je le paye à la Com. Si j'aime, je clique, le tout sera à disposition sur mon compte (je peux même l'envoyer sur un autre compte à moitié prix, eh eh !). Il me conseille aussi sur mon abonnement, me dit que je déborde trop alors je change de sujet et lui demande de me programmer son morceau au réveil demain et s'il veut bien animer ma prochaine soirée...
Bref, du bon délire en perspective, qui fait du bien ! C'est important de se faire du bien.... Comme ça, on a une petite chance d'en faire un peu aux autres...
LES DISQUAIRES SONT MORTS, VIVE LES DISQUAIRES !
Article repris en août 2015 - (Auteur : Dominique Prévost / mars 2008)
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