La prise de son
Quelques trucs pour faire une bonne prise de son à l'enregistrement
Le feeling avant tout
Home studio, graveur, numérique, tout paraît maintenant trivial. Hélas, il convient de ne pas sombrer dans le triomphalisme et croire que l'acoustique soit une affaire de technologie. La science ne fait qu'interpréter la réalité, certes s'y substitue de plus en plus, mais ne la remplace jamais. Nous vivons de plus en plus dans un monde d'approximation. La constante de Plank nous en cerne la limite inférieure.
La variété des sons, leurs vacuités, empêche toute généralisation abusive. « La musique est avant tout une affaire de feeling » disent les musiciens. L'enregistrement aussi. Bien enregistrer pourait se définir par aimer enregistrer. En tous cas, cela simplifie la démarche. Le résultat est une affaire de goût et bien sûr de savoir-faire.
Ceci étant dit, nous pourrions affirmer que l'oreille doit être la seule juge. L'intention son avocat. Les machines pourtant relaient les hommes more and more, et il y a toujours des boutons pour indiquer que ceci ne va pas et cela est trop comme-ça... Souvent ça aide. A devenir dépendant.
Le mixage est-il l'art du XXIème siècle ? Les musiciens ses artisans ?
Et le malheur des uns fait-il le bonheur des autres ?
La technologie n'est-elle pas devenue un instrument de pouvoir évident ?
La prise de son donc.
Prise égal filet. Le son doit se prendre dans le filet, s'y asphyxier et mourir. On le remonte, voilà le poisson. Bah, ce ne sera jamaisle poisson virevoltant dans l'apesanteur liquide, mais il viendra à point dans notre estomac. La prise se trouve par état différente, mais l'esprit humain faisant le reste, le poisson pris deviendra référence puis réalité du poisson lui-même.
Je prends le son donc : Matière diaphane, mi onde mi corpuscule, filant à toutes berzingues dans tous les sens, et mon micro/filet avec ses trous de fromages ne retient rien. Que l'essentiel disent les ingénieurs et puis cela suffit ! D'accord, d'accord...
Quelques règles
(Je substitue le son enregistré au son réel)
Un son doit être en accord avec son contexte musical ;
Un son doit respecter le style de musique ;
Un son doit être absent de souffle, d'écrètage, et
de distorsion.
J'entends le son crier dans son emprisonnement : LAISSEZ-MOI VIVRE !!!
Mais le son se montre insaisissable, il mue sans cesse,par tous les temps. Les règles se figent tandis que lui dirige. Vous n'êtes que des sots. Mea Culpa. Ne soyons pas esclave du beau et du correct.
A essayer : les couples
Les couples homologués Le couple "ORTF", variante du couple AB, développe le principe dit de stéréo de phase. Il offre une spatialisation généreuse et restitue fidèlement l'ambiance (plus exactement les réflexions propre au lieu de l'enregistrement). En revanche, le centre de l'image produite manque de présence et la réduction mono des signaux, sans pour autant paraître rapprocher la source sonore, réduit à néant tous les avantages du procédé. |
Le couple XY (à champ croisé ou capsules coïncidantes) développe le principe dit de stéréo d'intensité. La réduction mono des signaux provoque moins de pertes qu'avec le système ORTF, l'espace défini en stéréo étant au départ logiquement moins large. Il est donc mieux adapté aux petites formations, voire aux instruments isolés. Ces deux types de couples s'utilisent traditionnellement avec des micros cardioïdes. |
Connaître l'instrument
Ca aide. Parfois cela déssert, l'effort disparaît du champ de conscience.
Connaître aussi le musicien, c'est bien !
Un saxophone soprano possède par exemple plusieurs points d'émission sonore (généralement on capte un perpendiculaire au corps et un dans l'axe à la sortie du pavillon).
La batterie, polytimbrale, si elle est prise comme une boite à rythme se met à pleurer...
2 micros à l'assaut d'une guitare, cela donne une classe certaine. Un vers le manche, l'autre vers le chevalet, une légère compression pour gérer l'attaque et une équalisation discrète. Des secrets de polichinelle.
Les micros
"Il faut avant tout bien choisir les micros et bien les positionner" rétorquent les simplistes. Dommage pour ceux qui n'en ont qu'un !
Soyez le plus neutre possible. Laissez faire la technique : Neuman, Brüel
& Kjaer, SM57 Shure etc...
Non, soyez créatif, prenez des risques ! Mais faîtes attention, on n'arrange rien au mix.
Un petit rappel des deux types de micros : les dynamiques et les statiques.
Le dynamique Il reprend le principe d'une enceinte acoustique inversée, le mouvement mécanique de la membrane étant à l'origine de la modulation. Robuste, chaleureux, mais pas très subtil ni analytique. Micro de scène |
Le statique Traversé par un courant de 48 Volts (alimentation fantôme), c'est un composant électronique de type condensateur qui assure l'interface en renvoyant les différences de pression qui s'appliquent à sa surface. Voix |
Enregistrer une voix
C'est simple, il faut :
Un bon micro - Un anti-pop - Un bon préampli - Un bon compresseur
- et aucune égalisation. Le tout pour environ 8 000 Euros.
Sinon un petit statique cardioïde avec un anti-pop maison (un cercle avec un bas), la voix étant prise à une distance de 20 cm environ (toujours respecter une distance minimum). Pour enlever les sifflements, ne pas mettre le micro à l'exacte perpendiculaire de la source. Evitez l'atténuation de -10dB sur le micro. Mieux vaut prendre un compresseur qu'un préampli, l'utiliser avec parcimonie car il est toujours possible de recompresser, pas l'inverse. N'enclenchez l'égalisation que s'il y a un problème impossible à résoudre autrement.
Pour les voix lyriques, reculer le micro d'environ 100 mètres !!!
Vous l'aurez compris, rien de bien révolutionnaire dans cet article, un peu d'humour simpliste, de bons sentiments, un peu d'infos. Je crois que dans la musique, il faut une certaine dose de patience. A défaut de preneur de son, je me définirais plutôt comme donneur de leçons.
Article repris en août 2015 - (Auteur : Dominique Prévost / Octobre 2007)
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