Koppo

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[Concert Interview]

Quelques mots sur l'artiste ou le groupe

Koppo

Koppo est un artiste camerounais à part. Il chante en camfranglais, qui est un mélange de français, d'anglais et de camerounais. Son franc-parler, son humour et sa belle écriture font merveille dans cette interview.

Visa pour la création de l'Institut Français, nous l'interrogions en 2015 lors de sa résidence à Paris.

» Pour en savoir + : lien Koppo

Transcription de l'interview de Koppo

Mon nom est KOPPO, Koppo qui est l 'appellation Camfranglaise de Copain.
Le camfranglais, qui est un mélange de français et d 'anglais et des langues vernaculaires du Cameroun. Le copain qui châtie bien, parce qu 'il aime bien, donc je châtie bien mon public mon peuple de par mes mots et je ne suis pas toujours content dans mes textes.

Je suis Visa pour la création 2015. Voilà c 'est un cadeau offert par l 'institut français. C 'est un super cadeau qui me permets de travailler mon spectacle et de bien peaufiner mon projet. Paris étant un point d 'encrage et de rencontres.

J 'ai choisi pour dealer mes émotions comme je dis, c 'est le camfranglais.
Le camfranglais qui est un mélange de français, anglais, (héritage colonial oblige). Le Cameroun est en dix régions. Huit sont francophones et il y 2 anglophones et du coté Cam, c 'est près de 200 langues, 250 langues au Cameroun qui sont présentée en zone urbaine par la jeunesse. Le petit Ko, entre deux cours devant les professeurs, pour qu 'ils ne pigent rien. Le Koo 2 quand les parents ne doivent pas être au courant des petites manigance et je trouve cela très charmant et ma prétention, ma folie à moi était de faire des propositions à la Francophonie, parce que le CamFranGlais est le produit de l 'ingéniosité et de la richesse de la jeunesse Camerounaise.

J 'espère que mes textes sont écoutés dans des avions, dans des ascenseurs, dans des hôtels cinq étoiles. J 'ai déjà eu l 'honneur de chanter devant la 1ère dame de mon pays. J 'étais à Paris ici en 2007 au Théâtre du Mogador au sommet de l 'Unesco. Je croyais que le président Sarkozy serait là, mais je n 'ai pas eu cette chance. Je voulais lui faire écouter le Camfranglais.
J 'ai appris que le savoir était une arme. Mes textes pour moi sont des armes. Je suis en guerre, mais en guerre calme et musicale pour essayer à ma façon de combattre tous les fléaux qui minent ma société, mon pays et tout mon univers et j 'ai choisi la musique parce que je n 'ai pas les moyens de m 'acheter un armement. Et même si je m 'achetais un armement, j 'allais faire des victimes. Alors qu 'avec la musique je m 'adresse au cur et je panse les curs et mes textes ne font mal qu 'à ceux qui font du mal.

Désolée les gars, de ce que je vais être obligé de dire. De laver le linges sales en public. Au Cameroun on souffre beaucoup de corruption. De corruption, de favoritisme. Mon apport au développement de mon pays, c'est de dire ce qui ne va pas. Il y a des gens qui font des chansons pour dire ce qui va, il y a des gens comme moi, qui font des chansons pour dire ce qui ne va pas.
J 'essaie de rendre les choses drôles. Je suis comédien à la base. Mes pots me trouvent marrants. On ne s 'ennuie pas avec moi, me dit-on. Et je pense qu 'une vérité dite en blague, j 'ai une expérience théatrale, j 'apporte tout ça dans ma musique. Chez nous, il y a des choses qui sont assez gluantes. Donc, quand elles sont enrobées dans du couscous c 'est plus facile à l 'avaler. Donc, je pars de cette technique de cette image là pour dire parfois des choses très fortes, mais avec des mots plus ou moins sympas.

Moi, j 'ai un fils, j 'aimerai que ma musique soit écoutée par mon fils, par ses cousins et par tout le monde. Je ne voudrai pas être censuré, car mes mots sont grossiers. Je voudrai juste être censuré parce que ça dérange.